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lundi 17 novembre 2014

Confessions intimes #1

Je n'ai pas été très présente ces derniers temps pour vous raconter mes aventures car c'était la période de partiel à l'université donc pas mal de boulot et plus trop de temps libre. Et puis le temps passe tellement vite que je n'ai même pas le temps de vous raconter ce qui m'arrive au fur et à mesure !

Bref on va donc revenir un bon mois en arrière, même plus, on va dire début octobre. Cette période là a été assez difficile pour moi car, après avoir passé la période d'excitation et de découverte de la ville, du pays, de la langue et de la culture, le temps de la nostalgie et de la désillusion est arrivé. J'ai passé deux bonnes semaines dans un état d'esprit plutôt négatif, à voir tous les mauvais côtés de l'Argentine et à regretter tous les bons côtés de ma chère France. Tout d'un coup je ne voyais plus le soleil et la bonne humeur des Argentins mais seulement les vols à répétition dans la rue et l'économie en chute libre, les transports en communs inefficaces et les queues à l'infini pour faire la moindre démarche administrative. Je regrettais cruellement mon lit en France, les bons petits plats de ma maman et ma vie à Lyon. J'avais aussi l'impression de ne plus progresser en espagnol, voir même de régresser et cela m'a fortement agacé pendant un moment. Je n'arrivais pas à m'adapter au rythme de vie de ma famille d'accueil. En tant qu'étudiante à l'étranger, les sorties le soir sont assez fréquentes et j'avais toujours l'impression de déranger ma famille en rentrant tard. La petite de 3 ans qui partage la chambre avec sa mère juste à côté de la mienne a également été un problème pour moi au début. Je n'arrivais pas à me faire à ses cris ou ses pleurs le matin, ni même les soirs en semaine quand elle se couche plus tard que moi (bon ça je n'ai toujours pas compris d'ailleurs). 

J'étais tout simplement en train de passer dans la phase d'adaptation, celle qui vient juste après la "lune de miel" quand tout est tout beau et tout rose. Plutôt difficile donc de trouver ses repères dans un pays, une villes, une famille et une culture qui n'est pas la sienne. C'est à ce moment là aussi que je me suis rapprochée des 3 françaises qui sont en échange dans la même université que moi. Sûrement car j'avais besoin d'un repère, de quelque chose de familier auquel me raccrocher pour me rassurer. Et ça a bien marché. On est devenues amies et, même si ça ne m'aide pas à parler espagnol, ça m'a beaucoup aidé pour trouver mes repères et me stabiliser dans cette nouvelle vie qui est aujourd'hui la mienne, en Argentine. 

Aujourd'hui, je me sens bien et je suis à l'aise dans ma famille. J'ai trouvé ces repères qui me manquait et j'arrive à profiter de chaque jours ici. J'arrive aussi à faire la part des choses, à réaliser que j'ai de la chance de vivre cette aventure mais aussi à voir à quel point le pays va mal comparé à la France. Aujourd'hui, je pleurs pour mes amies françaises qui, ne restant qu'un semestre, s'en vont dans quelques jours, mais je me réjouis en voyant les grandes vacances approcher à grand pas (oui je suis en vacances d'été de décembre à février) et ma mère qui va arriver mi-décembre. Je suis toute excitée à l'idée de voyager encore plus loin que les limites de l'Argentine et aussi de découvrir le nouveau groupe d'étudiants étrangers qui va arriver pour le deuxième semestre.

Cette année a apporté et apportera encore beaucoup de changements, et je sens que ça va énormément m'aider à grandir, à réfléchir et à voir les choses sous un autre angle. Je m'enrichis chaque jours de l'expérience que je vis ici et ça, je le dois à ma famille qui m'a soutenu et beaucoup aidé pour me permettre de venir en Argentine. Je ne pourrais jamais assez vous remercier pour ça... 

2 commentaires:

  1. "Les voyages forment la jeunesse" n'est donc pas une vaine formule !!....
    Bisous de mamounette qui prépare sa valise (ou plutôt ses valises vue la liste de trucs et machins à te ramener de France !)

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  2. Encore Bravo Lucile,tu m'as intéressée émue(j' ai même eu les larmes aux yeux!!) Mais si l' histoire de la dictature argentine est connue en France et le combat des grands-mères de la place de Mai a souvent valu des articles dans les journaux .A la télé quelque émissions ont raconté les retrouvailles de jeunes adultes ayant été enlevés à leur famille avec cette famille .
    Tu reconnais que tu as de la chance et c' est vrai ,je pense que tu vas en retirer que du positif m^me si parfois le cafard te tombe dessus mais tu sais t' entourer et positiver.Déjà 4 mois que tu es partie, tu seras à moitié quand ta maman repartira .En ce moment Joël est en Egypte pour son travail...Bises Pierrette

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