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dimanche 19 octobre 2014

30 millions d'amis en Patagonie

Ce voyage a mal commencé, très mal commencé. J'avais réservé ma place pour un super week end en Patagonie auprès d'une association qui organise des voyages pour les étudiants étrangers, Intercambio Cordoba. Le programme avait l'air parfait : baleines, pingouins, otaries, phoques, orques, éléphants de mer... J'attendais donc le jour J avec impatience ! Mais deux jours avant le grand départ, je reçoit un message de l'association : nous annulons le voyage car le bus que nous avions réservé est tombé en panne et nous ne pouvons pas en réserver un autre. Trahison, disgraaaace ! Après la déception de cette triste nouvelle, nous avons décidé avec mes amies françaises et 3 américains, de partir quand même. S'en est suivit 2 jours de galère à essayer d'organiser le voyage de notre côté. On avait des places disponibles pour le transport mais pas de places dans les hôtels de la ville. C'était un grand week end en Argentine (encore un lundi férié) et un des seuls moments où pingouins et baleines étaient tous deux dans ce coin de la Patagonie où nous voulions allez. Week end de grande affluence à Puerto Madryn donc, difficile à organiser 2 jours avant notre supposé départ. Nous avons finalement réussi à trouver 7 places dans un petit hôtel à 5 min de l'océan et avons réservé nos billets de bus.


La veille du départ, deux représentants d'Intercambio Cordoba sont venus à mon université pour nous rembourser (car nous avions payé la moitié du voyage). Bien sûr, comme nous sommes en Argentine et que tout est bien organisé, ils n'avaient pas assez d'argent pour rembourser tout le monde ! Ils nous ont donc donné RDV le lendemain juste avant notre départ pour nous remettre l'argent ainsi que le ticket pour partir en bateau voir les baleines, qui était déjà payé et réservé selon eux. Tout content, nous partons donc avec pleins d'énergie à la station de bus pour entamer notre long périple de 21h jusqu'au nord de la Patagonie (l'avion était vraiment trop cher). Mais que nenni les amis ! Le sort a continué à s'acharner contre nous ! Après presque 2h de retard, le bus est enfin arrivé, mais à peine sortie de la gare routière, est tombé en panne... La malédiction du bus d'Intercambio nous a suivit ! Après 1h30 à attendre le mécanicien et à attendre que le mécanicien répare le foutu moteur, nous sommes enfin partis avec presque 4h de retard... Au milieu de la nuit, tout le bus s'est réveillé car nous roulions, non sur une route, mais sur une piste en terre, et il semble qu'en plus d'un problème de moteur, le bus avait également un problème de suspensions (quasi) inexistantes. Secoués comme des sacs à patates, difficile de finir la nuit. Dans la matinée des policiers nous ont arrêté. Après avoir vérifié tous les papiers des passagers et fouiller le sac de l'unique homme portant une casquette (casquette = voleur), ils nous ont dit que le bus penchait d'un côté et qu'il fallait absolument que l'on solutionne ce problème dans la prochaine ville sinon on ne pourrait pas continuer le voyage. Décidément, on a été maudit jusqu'au bout...


Heureusement la prochaine ville était Puerto Madryn, notre destination finale ! Heureux de sortir enfin de cette carcasse en agonie, nous allons droit vers l'hôtel qui nous attendait 4h plus tôt. Une fois nos affaires posées dans la chambre, nous nous rendons à l'agence de voyage avec laquelle Intercambio avait réservé et payé le bateau pour aller voir les baleines. Une fois sur place nous racontons donc nos péripéties à la dame, qui ne semble pas connaître Intercambio. Bon, elle a du traiter avec un des membres directement et ne pas se souvenir du nom de l'association, tout va bien. On lui donne le ticket du bateau qu'Intercambio nous a fournit et là elle nous dit "mais ce ticket date de 2012, il n'est plus valable." PARDON ?? Si, si, Intercambio s'est foutu de nous jusqu'au bout. Très remontés contre eux, on décide quand même de profiter de notre week end et de faire les activités que l'on avait prévu. L'agence nous dit qu'il n'y a plus de place pour ce week end. Reste calme, reste calme... On retourne à l'hôtel, dont le gérant nous avait parlé des mêmes activités avec des compagnies différentes et qu'il pouvait réserver pour nous. On demande donc à faire les baleines et la péninsule de Valdès le samedi et Punto Tumbo avec les pingouins le dimanche. Pas de soucis en deux coups de téléphone il nous réserve ça. Bon ba voilà c'était pas si compliqué au final ! Soulagés, on part enfin à la découverte de la ville, un petit coin tranquille au bord de l'océan, loin de l'agitation et de la pollution de Cordoba. Ça fait du bien ! Pour le repas du soir, on se cuisine un repas de roi digne de notre budget étudiant à l'hôtel : des pâtes !

La fine équipe de cuistots !


Sous le vent !
Le lendemain, levé 6h pour partir à 7h, mais pleine d'enthousiasme car on allait voir les baleeeeeeines ! Première aperçu des cétacés depuis la plage à l'aube, un moment magique ! J'étais très étonnée de voir que ces gros mammifères pouvaient autant se rapprocher de la plage, elle n'étaient qu'à 50m du bord de l'eau ! Les mamans viennent dans les eaux peu profondes avec leurs petits pour leur permettre de remonter plus souvent à la surface car il nous pas encore la capacité de rester 40min sous l'eau comme leur mère. Nous avons ensuite pris le bateau pour aller les voir plus au large. C'est un sentiment indescriptible que de voir ces grosses baleines de plus de 15m si pacifique, si tranquille, passer lentement à côté de vous, de voir un bébé sauter au dessus de l'eau pour appeler sa maman ou encore d'apercevoir au loin un jet d'eau et une queue sortant de l'eau. Je n'avais jamais pensé un jour voir des baleines un jour, et je ne suis pas déçue de l'expérience. C'est le genre de spectacle qu'on ne voit qu'une fois dans sa vie et qui en vaut vraiment la peine. Quand je pense à ces baleines franches australes, qui naviguent entre l'Argentine, l'Afrique du Sud et l'Australie, je pense à tous les mystères que recèle l'océan, à toutes ces grosses bébêtes qui sont là-dessous, dans les eaux profondes où l'Homme n'a pas sa place. Toutes ces images sont à jamais gravées dans ma mémoire et font désormais parties de mes merveilleux souvenirs en Argentine.




L'après-midi nous avons fait le tour de la Péninsule de Valdés en mini bus, en s'arrêtant à plusieurs endroit pour admirer éléphants de mer, phoques, orques, quelques pingouins et des animaux plus terrestres tels que flamants roses, maras (sorte de lièvre géant), chouette et furet. Des paysages magnifiques composés de plages à perte de vue et de mer d'un bleu intense qui inspire la sérénité et la liberté. Ça m'a fait vraiment du bien d'être au milieu de cette nature sauvage et ça change de la pollution et de l'agitation de Cordoba. Le soir nous nous sommes offerts un restaurant en bord de mer pour déguster un plateau de fruits de mer. J'avais hâte de goûter aux produits de la mer argentins, Cordoba étant loin dans les terres il est rare de consommer du poisson, mais j'ai été un peu déçue. Je n'ai pas retrouvé le goût des plateaux de fruits de mer de nos côtes françaises. Les mollusques et crustacés étaient cuisinés différemment et n'avaient pas autant de saveurs qu'en France. L'Argentine est connue pour sa viande, pas pour ses produits de la mer...


Un orque rôde...
Un éléphant de mer et son petit harem
Crâne d'éléphant de mer
Crâne de phoque








Les maras, une espèce de lièvre géant uniquement présent en Patagonie



Le dimanche, réveil matinal encore car nous sommes partis plus au sud, à Punta Tombo, une réserve naturelle à environ 3h de route de Puerto Madryn. Là-bas se trouve une colonie de manchot de Magellan où l'on peut se balader au milieu de milliers d'entre eux. Monogames et 100% fidèles (elles ont de la chance les femelles manchot), les mâles peuvent parcourir des kilomètres sur la plage pour trouver le cailloux parfait à offrir à leur compagne, avec qui il reste toute leur vie. Ils sont en charge de construire le nid parfait pour accueillir et protéger leur futur progéniture. Chaque couple à donc son petit nid, creusé dans la terre ou caché dans un buisson. Quand nous y sommes allés, c'était la période où les couples couvaient leurs oeufs. Cette ville de pingouins s'étale sur des kilomètres, au milieu d'un décor splendide entre terre et mer. Mon anecdote du jour ? J'ai voulu prendre un selfie avec l'un d'entre eux, mais celui-ci ne semblait pas du même avis. Il m'a d'abord tourné le dos pour ensuite reculer dans ma direction, lever sa petite queue et lâcher une crotte bien verte et bien liquide avec le son qui va avec dans ma direction. Le message était clair, pas de selfie pingouin...


Cédez le passage aux pingouins

Le pingouin anti-selfie




Les françaises au bout du monde

Le lundi matin, je me suis payé un petit luxe que je ne regrette pas avec une amie française. Nous sommes allées plonger avec les otaries ! Dans une eau à 8°, nous étions bien contentes d'avoir des combinaisons Néoprène bien isolante. Seul le bas du visage était en contact direct avec l'eau ce qui fait qu'au bout de 30s secondes dans l'eau je ne sentait déjà plus ma bouche. Mais on oublie très vite ce petit désagrément dès que l'on voit arriver les otaries. Très curieuses et très joueuses, elles viennent directement au contact et il est très facile de les caresser. Plutôt gauches sur la terre, elles sont complètement dans leur élément une fois dans l'eau et nage avec une habileté et une flexibilité impressionnante ! J'ai adoré ce moment, où j'ai même pu faire un câlin à l'une d'entre elle qui passait juste en dessous de moi ! C'était une expérience inédite et inoubliable pour moi. Je ne peux que vous le conseiller si vous avez l'occasion de le faire.

Le levé de soleil avant la plongée

Je n'arrive pas à mettre mes vidéos de la plongée alors je vous met une vidéo de l'agence de plongée avec qui on a fait l'activité, qui résumé bien ce que l'on a vécu :



Nous sommes partis le lundi après-midi, dans un bus bien plus confortable et plus fiable qu'à l'allé, avec "seulement" 19h de route cette fois-ci. Patagonie, tu m'as bien ruiné mais tu as aussi su me séduire !

Si on est pas bien là...
Adieu Patagonie !

1 commentaire:

  1. Bravo Lucile!Je suis toujours aussi admirative pour ton audace...Mais...as-tu des cours à la fac? (De qui je me mêle?)
    Bises automnales Pierrette

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