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vendredi 12 juin 2015

Un peu de politique

La politique, ce n'est pas vraiment ma tasse de thé. Je n'y comprend généralement pas grand chose et j'ai toujours l'impression que les politiciens nous manipulent et nous baratinent avec leurs belles paroles qui ne veulent rien dire. Cependant, impossible de passer à côté de ce thème lorsque l'on vit en Argentine. La politique et les argentins, c'est toute une histoire d'amour et de haine.



Comme je vous l'ai raconté il y a quelques mois, l'Argentine ai passé par une période de dictature militaire entre 1976 et 1983 qui a profondément marquée les esprits. Depuis, les Argentins sont très impliqués dans la politique de leur pays, et n'hésite pas à donner leur avis. Il n'y a pas de neutralité d'opinion en Argentine, soit tu adore la présidente, Cristina Fernandez Kirchner, soit tu la déteste du plus profond de ton âme.

La fameuse Cristina, président de l'Argentine

Depuis 2003, c'est le parti du "Kirchnerisme" qui est au pouvoir, avec Nestor Kirchner de 2003 à 2007 et sa femme, Cristina donc, qui l'a succédé et qui est encore aujourd'hui à la tête du pays. Le Kirchnerisme, qui, comme vous l'avez compris, vient tout simplement du nom de ses créateurs, est un parti dérivé du "Péronisme" de Juan et Eva Peron, dont je vous ait parlé dans le post précédent.
Cristina et son défunt mari, l'ex-président Nestor Kirchner
C'est donc un parti de gauche, qui se revendique social mais qui ose dire à la télévision face au pays entier qu'en Argentine il y a moins de pauvres qu'en Allemagne. La grosse blague ! Donc soit la dirigeante du pays ment délibérément à son peuple, soit elle tente de se persuader elle-même que c'est la vérité, ce qui signifie dans ce cas-là qu'elle ne veut tout simplement pas voir la réalité de son pays. Car de la pauvreté il y en a à la pelle ! Je pencherais plutôt pour la première interprétation, car quant on voit que la province de Cordoba ne reçoit aucune subvention de l'Etat simplement parce que le gouverneur ne soutient pas le parti de la présidente, on se dit qu'il y a un petit problème de subjectivité dans la manière dont la présidente gouverne le pays. Cordoba est donc la province la plus chère d'Argentine, avec les impôts les plus élevés car elle doit subvenir seule aux besoins de ses habitants. Les taxes sont hors de prix et pourtant, les hôpitaux et les écoles tombent en ruines, les rues sont pleines de trous et de bosses, un lampadaire sur deux fonctionne, et j'en passe... Mais où va donc tout cet argent ? Dans la poche d'une poignée de politiciens tient...

De La Sota, le gouverneur actuel de la province de Cordoba


Il semble se passer des choses bien étrange au sein du gouvernement argentin. J'ai entendu parlé d'un hôtel, en Patagonie, au nom de la présidente, qui ne reçoit aucun visiteur et qui servirait donc à blanchir de l'argent... Il y a également eu cette affaire douteuse sur Alberto Nisman, un procureur qui enquêtait sur la participation de Cristina Kirchner dans des attentats contre la communauté juive et islamique à Buenos Aires en 1992 et 1994. Ce dernier affirmait que la présidente avait entravé la justice et la résolution de ces enquêtes afin de protéger ses relations commerciales avec l'Iran, responsable des attentats selon Nisman. Juste avant que Nisman rende son enquête publique, il a été retrouvé mort... Quelle drôle de coincidence ! Et ces deux cas ne sont que des exemples parmis tant d'autres. L'argentine, comme beaucoup de pays d'Amérique du Sud, est malheureusement très corrompue, ce qui entrave beaucoup la politique de l'État.


Money Money Money, le roi du Gouvernement Argentin
Il faut savoir aussi que plus de la moitié du pays vit dans la province de Buenos Aires, où se trouve la capitale. Le reste du pays est presque désert, la majorité des habitants se concentrant dans les principales grandes villes comme Cordoba, Rosario ou Mendoza. Buenos Aires a donc quasiment tout le pouvoir et l'influence politique entre ses mains, et les autres provinces n'ont pas leur mot à dire. La majorité des décisions politiques sont donc prises pour les habitants de Buenos Aires, sans penser à ceux de la Patagonie ou du nord de l'Argentine, qui ont un style de vie à l'opposé de ceux de la capitale.

Distribution territoriale de la population argentine
En juillet vont se dérouler les élections pour choisir un gouverneur à chaque province. En octobre, se sont les élections présidentielles. Autant vous dire que ces derniers mois, les politiques se font tout mielleux, promettant la lune et réalisant des travaux "révolutionnaire". Par exemple quand je suis arrivée à Cordoba en Août, des travaux pour construire une route périphérique était en cours mais n'ont pas avancé en 10 mois. Le mois dernier, je suis passée devant et ils avaient pratiquement terminé ! La magie de la politique... Et ça, c'est seulement l'oeuvre du gouverneur, je n'ose pas imaginé ce qui va se passer vers octobre, pour la présidence. Ce qui est sûr, c'est que le pays a de toute urgence besoin de changement, et surtout d'un chef d'état qui se soucie de son peuple plus que de son image. Mais ça, c'est pas gagné...

Affiche de campagne électorale pour les présidentielles disant "Binner, président de TOUS les argentins"
C'est bien connu, un président peut choisir de ne représenter qu'une partie de son peuple, celle qu'il préfère...

Autre affiche disant "Le défi est de continuer la transformation", le candidat à droite, la président à gauche, pour bien montrer qu'ils sont amis...

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