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mardi 17 mars 2015

Pérou : Au pays des lamas et de la coca

Mon grand voyage a commencé le 13 janvier dernier à Lima, au Pérou. J'y ai retrouvé Abdel, dit Raul pour les latinos, mon compagnon de voyage pour les deux prochains mois. Nous avons pris une journée pour visiter le centre ville de la capitale péruvienne, avec l'Église San Francisco et ses catacombes. 
Loulou et Raul au Pérou
La place des armes à Lima

Le lendemain, nous avons pris un bus pour nous rendre à Trujillo, troisième ville du pays. Là-bas nous avons fait la rencontre de 6 françaises et un français (et oui les nanas voyagent plus) ! La langue de Molière résonnait dans toute l'auberge et nous nous sommes vraiment liés d'amitié avec un couple et deux copines, que nous avons revue par la suite. À Trujillo, nous nous sommes essayés au surf dans le sable, le concept est de descendre une dune de sable sur une planche. Ayant une mauvaise expérience du snow sur la neige (poignet cassé), j'appréhendais un peu le surf. Au final j'ai adoré ce sport, bien que la remonté dans le sable soit moins marrante que la descente... J'ai quand même gagné haut la main la course contre les deux mecs (surtout contre Abdel qui a fait un jolie roulé-boulé dans le sable). On ne bat pas une Haute-Savoyarde m'enfin ! Pour voir la vidéo de ce moment magique, cliquez ici.




Les sportifs de l'extrême
La montée était difficile mais le paysage en valait la peine


La descente était bien plus marrante ! 


Nous avons visité Huaca de la luna y del sol, des ruines d'anciens temples religieux de la communauté précolombienne appelée Moche (à prononcer Motché) qui s'est étendue de l'an 100 à 700 après J-C. À chaque changement de Chef, la communauté construisait un nouveau temple par dessus l'ancien, un peu comme le principe des poupées russes. Aujourd'hui en visitant le site on peut donc voir 5 différentes couches représentants les 5 temples. Certaines couleurs ont été magnifiquement conservées, on peut encore voir des frises entières décrivant les sacrifices de guerriers au Dieu de la montagne, le plus sacré pour la communauté.
Huaca de la luna avec Mag et Elsa
Nous avons également visité le site de Chan Chan, ancienne capitale de la communauté Chimu. Ce peuple a vécu de l'an 900 à 1470 après J-C, date à laquelle les Incas sont arrivés et leur ont laissé un choix plutôt simple : "soit vous vous joignez à nous et vous convertissez à nos croyances, soit on vous tue tous." Ce qui est intéressant dans la culture Chimu est qu'il vénérait la lune bien plus que le soleil, car celle-ci pouvait s'observer de jour comme de nuit. Dans la cité de Chan Chan, ils avaient construit un bassin gigantesque rempli d'eau qui reflétait la lune et l'utilisait pour leurs cérémonies religieuses. L'architecture du site est également très particulière, reposant principalement sur la forme du losange. Malheureusement les tôles en plastique disposées au-dessus des murs pour les protéger du soleil gâchent un peu la vue du site.
Chan Chan et ses belles toles en plastique



Après Trujillo, nous avons continué à remonté le long de la côté péruvienne jusqu'à la station balnéaire de Mancora, réputée pour sa bonne ambiance festive et ses plages "paradisiaques". Nous sommes arrivés un dimanche à 5h du matin. Après s'être difficilement réveillés et avoir repoussé les 10 chauffeurs de taxi qui voulaient nous emmener je ne sais où, nous nous sommes posés sur la "plage paradisiaque" en attendant de pouvoir faire le check-in à l'auberge de jeunesse. Quelle n'a pas été notre désillusion en arrivant sur la plage, ou plutôt la décheterie. La fête ayant battue son plein la veille, la plage était jonchée de détritus, de cadavres de bouteilles, de mégots, de sacs plastiques et j'en passe... Pas de palmiers ni de sable blanc en vue. Heureusement l'auberge était à la hauteur de nos espérances, remplie de jeunes de tous les horizons. Magalie (n°1) et Elza, deux de nos amis français rencontré a Trujillo, nous on rejoint quelques jours plus tard et nous avons passé une semaine de farniente, alternant entre piscine et plage, mangeant du ceviche (plat typiquement péruvien à base de poisson cru et d'oignons, excellent !) et buvant du pisco sour (alcool typiquement péruvien également). 

Ceviche

Le Loki, l'hôtel le moins cher et le plus drôle de Mancora
Jenga géant à l'hôtel, qui dit mieux ?
Nous avons rompu notre quotidien en allant plonger avec les tortues, une expérience inoubliable ! Nous étions au milieu d'elles, des grosses tortues de mer toutes mignonnes et nous pouvions même les caresser (même si s'était interdit...). Nos deux amies francophones se sont faites gentiment éjecter par les fientes d'un cormoran, et nous sommes tous rentrés en mototaxi, un nouveau moyen de transport plutôt inconfortable mais assez marrant. Abdel a gouté aux joies de la tourista en buvant l'eau pour le beerpong (un jeu américain qui consiste à lancer une balle de ping pong dans le verre de son voisin pour le faire boire, oui c'était des vacances très culturelles), et s'est vidé pendant 2 jours entiers. Quant à moi, une noix de coco m'a quelque peu retourner l'estomac durant une journée, mais heureusement c'est vite passé. 
Ouh la grosse tortuuuue !


Petit cours de flying yoga sur la plage
Un jolie couché de soleil à Mancora

Le 24 janvier, nous sommes retournés à Lima pour retrouver notre troisième compagnon de route, Mylane. Manque de pot, Mylane arrivait en fait le 23 (Abdel s'était trompé d'un jour) et a donc passé son premier jour de voyage a nous attendre a l'hôtel (Merci Abdel) ! Nous sommes restés quelques jours dans la capitale pour visiter ce que nous n'avions pas eu le temps de voir la première fois, comme par exemple un parc décoré de 13 fontaines de toutes les tailles et de tous les styles, très agréable pour s'y promener ! Nous avons ensuite pris la direction de Cusco, la plus fameuse des cités Inca !


L'équipe est au complet avec Mylane !






Perchée à 3400m d'altitude, Cusco était la capitale de l'empire Incas. Toute en escaliers et pentes abruptes, la cité nous a bien fait travailler les mollets et le souffle ! Et la température a chuté d'une bonne dizaine de degrés comparé à Mancora. À 17h il faisait presque nuit et nous étions tous avec bonnet et gants. Nous avons rejoints Magalie (n°2) et Thomas (le couple de français rencontré à Trujillo) et nous sommes partis tous ensembles, la team française, à l'assaut du Machu Picchu !!!

Pour se réchauffer, rien de tel qu'un bon thé de coca !
Petite vue de Cusco

Le Machu Picchu se situe a exactement 42km de Cusco en vol d'oiseau, ce qui nous faisait exactement... 6h de voiture dans des chemins sinueux non goudronnés au bord du fossé dans les montagnes. " Mais ils peuvent pas goudronnés leur de route, c'est un endroit super touristique, c'est la moindre des choses avec le blé qu'ils gagnent !" dixit Abdel, durant l'un de ses moments de poésie. Après donc 6h de route, la camionnette nous laisse à Hydroelectrica. Il existe un train direct de Cuzco a Hydroelectrica pour la maudite somme de 200$ (donné quoi). Les sportifs comme nous préfèreront notre itinéraire. De-là, nous avons marché 3h le long d'une voix ferrée pour rejoindre la ville d'Agua Caliente, alias El Machu Picchu Pueblo. Une rando plutôt facile sur du plat et avec un point de vue magnifique sur les montagnes de la Vallée Sacrée.
1km à pied, ça use, ça use...


15km à pied, ça use les yeux avec une vue pareil !
Arrivés à Agua Caliente, un petit casse croute et au dodo car le réveil est à 5h le lendemain matin ! Mais il n'a pas été si difficile de se lever, l'excitation de voir la fameuse cité inca passant avant le sommeil. 
Machu Picchu Pueblo alias...


... Agua Caliente

Sportifs comme nous sommes, nous avons choisi de monter en bus jusqu'à l'entrée du Machu Picchu, nous épargnant ainsi la montée fatale des 1700 marches irrégulières. Ce bus à un coût, 10 dollars par personne, c'est pourquoi nous avons décidé de monter en bus, pour économiser nos forces pour profiter pleinement du site, et de redescendre à pied (la descente est plus facile que la montée, enfin c'est ce qu'on nous a dit...).

À 6h du matin nous étions donc devant les portes d'entrée du Machu Picchu, passeport et billets en main. Une fois franchie les portes et gravit un petit sentier, nous nous retrouvons face à face avec la cité majestueuse. Et là, c'est la grosse claque. Comme face aux chutes d'Iguazu, je reste bouche bée devant ce paysage hors du commun. Ce n'est pas juste la cité qui impressionne, c'est le cadre dans laquelle elle se trouve. Perchée entre les montagnes, un voile de brume recouvrant le sommet du Wayna Picchu, la "petite montagne" surplombant le site Inca. Comme dans un rêve éveillé, 2 lamas viennent m'accueillir et prennent la pose entre la cité Incas et moi, parfait pour une petite séance photo. Et puis en se baladant dans les ruines, on découvre l'étendue du savoir-faire de ce peuple, qui, bien qu'ayant volé leurs connaissances aux tribus qu'ils ont massacré, ont su monter un Empire et une cité majestueuse. Quoi de mieux pour se défendre de ses ennemis que de grimper en haut d'une montagne et d'y construire sa maison ? Au fil de la balade avec notre guide, on découvre la partie agricole, la partie religieuse et la partie communale de la ville. Le nombre de visiteur est limité à 2500 par jours, cela peut paraître beaucoup, mais le site est tellement grand qu'on ne se sent pas oppressé par la masse de touristes. En montant vers la Puerta del Sol, on découvre un panorama de carte postale sur la cité Inca. Après une séance photo digne de Kate Moss et une petite vidéo souvenir pour la famille, je continue le chemin jusqu'au Puente del Incas, un pont rudimentaire construit contre la falaise qu'empruntait les incas pour rejoindre la ville d'Hydroélectrica.


Je vous fait visiter ? Alors voici mon salon


La vue depuis mon lit
Ma cuisine
Mon lama domestique dans son petit enclos


La vue depuis mes toilettes
La vue depuis ma baignoire
Mes voisins français (oui on a fondée une colonie là-haut)
Le pont de l'Inca, oui c'est un pont sur la falaise

Vers 12h il est temps de redescendre car notre train nous attend à 13h à Agua Caliente et il faut redescendre les 1700 marches... On prend une dernière grande inspiration face à ce paysage inoubliable et entamons la longue descentes. On souhaite bonne chance à ceux qui montent mais arrivés en bas on ne fait pas non plus les malins car les jambes trembles et les genoux commencent à lâcher ! Nous arrivons sain et sauf jusqu'au train, compris dans notre forfait Machu Picchu, qui nous ramène à Hydroélectrica, puis nous endurons de nouveau les 6h de route qui nous sépare de Cusco, mais cette fois-ci des images du Machu Picchu pleins la tête. Ça y est, on l'a fait !





Nous restons quelques jours à Cusco, le temps de nous remettre de nos émotions "Machu Picchutesque" et de découvrir un peu la ville, qui était la capitale de l'Empire Inca. Nous nous baladons dans les rues étroites et pentues, craquant pour les pulls en Alpagua à moins de 10€ et le thé de coca revitalisant. Nous visitons le Musée du chocolat avec dégustations gratuites (on se demande pourquoi nous ne sommes pas allés au Musée de la Coca... nooooon je rigole tout va bien je ne me drogue pas !).   Nous passons par un jolie marché aux multiples étalages de nourriture, de vêtements, de sacs, d'herbes et j'en passe. Nous sommes également montés jusqu'à un belvédère donnant un point de vue magnifique sur la ville. C'est là que j'ai pu admirer un arc-en-ciel rond autour du soleil (si, si je vous jure !). Enfin nous avons assister à une visite très intéressante d'un couvent jésuite, qui a été construit par dessus le Temple du Soleil des Incas. Quelques murs du Temple ont été conservés et j'ai beaucoup appris sur la technique de construction des Incas, qui est remarquable soit dit en passant. N'étant ni ingénieur ni architecte, je vais tenter de vous l'expliquer rapidement avec mes mots. Leurs pierres comme la forme de leurs pièces étaient trapézoïdales, renforçant ainsi la solidité de l'ensemble de l'édifice (ne me demandez pas de rentrer dans les détails). Ils n'utilisaient ni ciment ni colle pour fixer les blocs de pierre entre eux, seulement des techniques d'encrage bien particulières. Ils creusaient la pierre d'une certaine forme à un endroit et taillaient une autre pierre avec la même forme en relief pour que les deux s'emboîtent et ne puissent plus bouger. Ils faisaient même passer des barres de fer en creusant la pierre avec du sable et une autre pierre (je vous dit pas le temps qu'ils devaient y passer...). Tout était calculé, de la position des pierres dans les angles jusqu'à la symétrie des fenêtres d'une pièce à l'autre. Et le résultat est là aujourd'hui, les murs du Temple sont toujours là, après plus 500ans et plusieurs tremblements de terre, alors que nos constructions actuelles s'écroulent à la moindre tempête.


Les lamas dans les rues de Cusco


Le couvent qui a été construit par dessus le Temple du Soleil
Les fenêtres Incas
La place des armes de Cusco

Le musée du chocolat (tout à droite, il y en a un à 100% !)
Après Cusco, nous avons mis le cap sur Puno, notre dernière ville escale avant la Bolivie. Sur les bords du lac Titicaca, Puno est une petite ville portuaire pas très charmante ni accueillante. Les habitants ont mis des couleurs à leur ville le jour où nous y étions car il y avait une fête religieuse. Toutes les femmes étaient en tenues traditionnelles avec leurs longues jupes et leurs tresses à pompons.

De Puno, nous avons pris un petit bateau pour nous rendre sur les îles flottantes de Los Uros. L'expérience a été plutôt décevante. Très touristiques, les îles sont des machines à billets verts pour leurs habitants qui tentent de vendre tout et n'importe quoi. L'explication sur la construction des îles (des tas de bambous séchés empilés et rassemblés en carrés) est certes intéressante mais le reste est plutôt pathétique. Nous sommes donc vite passé du côté Bolivien, changeant nos Soles en Bolivianos (difficile la conversion des monnaies pour moi...).




















Pour résumé ce début de voyage au Pérou, je dirai que j'ai été impressionné par la richesse de sa culture. Les civilisations pré-colombiennes ont laissé des traces très intéressantes à étudier et l'artisanat péruvien est juste magnifique (je veux tout acheter mais je dois déjà porter un sac-à-dos de 15kg !).

L'artisanat péruvien aux milles couleurs

Par contre j'ai été assez déçue de l'accueil que nous ont réservé les Péruviens. Très froid, ne regardant jamais dans les yeux, refusant souvent de négocier, les péruviens ne portent vraiment pas les touristes dans leur coeur, pourtant c'est leur principal gagne pain. Les chiens sont immondes, sans poils, mais auraient soit disant des "pouvoirs magiques" permettant de guérir les rhumes si l'on dort avec (même pas en rêve ! Je vais faire des cauchemars si je dors avec ça). La pollution sonore et environnementale m'a aussi beaucoup dérangée. Une main scotchée au klaxonne et l'autre jetant tout et n'importe quoi par la fenêtre, les péruviens n'ont vraiment pas l'esprit écolo ni même le respect du touriste qui dort... Mais la vie n'est vraiment pas chère au Pérou, tout est négociable, même le taxi, et je n'ai pas ressentie beaucoup d'insécurité. Bref, le Pérou, c'est quand même chouette !

Pauvre petite créature, la nature ne t'as pas gâtée...

À bientôt pour de nouvelles aventures !




P.S : Vous vous souvenez lorsque je vous ai raconté le premier film que je suis allée voir au cinéma en Argentine, Relatos Salvajes ? Et bien il est sorti en France sous le nom des "Nouveaux Sauvages" alors je vous conseille vivement d'aller le voir, il est retournant !

1 commentaire:

  1. Merci et bravo!!!Merci parce qu' en lisant ton récit des souvenirs de mon voyage au Pérou ont surgi ,nous avons séjourné 4 jours à Cuzco,une nuit sur une petite île du lac Titicaca,les Uros...

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