Libellés

samedi 30 août 2014

Buenos Aires

Le Centre de Relations Internationales de l'université organise des voyages pour découvrir l'Argentine. Je me suis donc rendue à Buenos Aires du 22 au 24 Août dernier avec 7 autres étudiants étrangers. Les distances étant importantes en Argentine, les transports se font de nuit dans des bus confortables avec sièges inclinables, télé (avec films en Anglais sous titrés Espagnol, facile à suivre !), climatisation (un peu trop forte d'ailleurs !) et toilettes. Nous sommes donc partis le 21 au soir à 22h et sommes arrivés le 22 à 7h du matin. Cela peut paraître long mais vu que l'on passe les 3/4 du trajet à dormir, le temps passe très vite ! Nous avons déjeuné à l'hôtel (le Ritz mais pas aussi luxueux que celui de Paris malheureusement), déposé nos affaires dans les chambres et sommes repartis en mini bus avec nos deux guides, Alejandro et Santiago.


Notre groupe avec nos deux guides avant le départ


1er jour
Le programme était chargé et je n'ai pas vu le temps passé ! Vendredi matin, tour de la ville en mini bus en dégustant un mate. Nous nous sommes arrêtés dans un parc à l'architecture très française, comme beaucoup de bâtiments à Buenos Aires. La ville est d'ailleurs surnommée "La Petite Paris" car en s'y promenant on ne peut que constater l'influence qu'a eu la France sur la construction de certains bâtiments. Nous avons ensuite fait un arrêt à la célèbre plaza de Mayo, connue pour être le lieu central de nombreuses manifestations et prestations contre le gouvernement Argentin. C'est notamment le cas des "madres y abuelas de la plaza de mayo", qui protestèrent et continuent de protester en silence, uniquement en marchant autour de cette place, contre l'ancienne Dictature Militaire qui a enlevé de nombreux enfants et assassiné leurs parents (un article historique sera consacré à cette sombre période). Sur cette place se trouve la Casa Rosada, l'équivalent de notre Élysée où siège le président, ainsi que la cathédrale Métropolitaine que nous avons visité. Dans cette cathédrale se trouve le corps de José De San Martin, un personnage très important dans l'histoire de l'Amérique Latine, surnommé Le Libérateur puisque c'est principalement grâce à lui que l'Argentine, le Chili, le Peru, l'Uruguay et le Paraguay sont devenus indépendants. Après cet hommage émouvant à ce héros, nous nous sommes rendus au barrio de La Boca, connu pour sa célèbre équipe de foot les Bocas Juniors (le quartier est d'ailleurs peint, du lampadaire à la bouche d'égout, en jaune et bleu, les couleurs du club) mais également pour ses danseurs de tango dans la rue (bien plus intéressant que le foot pour moi !). C'est un quartier très coloré et très animé, mais également extrêmement pauvre car juste à côté de la rue touristique se trouve des bidonvilles insalubres ainsi qu'un fleuve que notre guide à qualifié comme "fleuve le plus contaminé au monde". Rien qu'à l'odeur on devine qu'il y a quelque chose d'anormal, mais en se penchant pour regarder l'eau, nous nous sommes rendus compte de l'ampleur des dégâts. On ne peut même plus appeler ça de l'eau à ce stade là car on n'en voit pas la couleur, la surface étant nappé de détritus et de substances chimiques. Étonnamment, en plein milieu de ce champ d'ordure, une tortue nageait paisiblement (tortue ninja ?). L'après-midi, nous nous sommes reposés 2h à l'hôtel puis nous sommes repartis en expédition visiter le musée nacional des beaux arts ainsi que le Malba, un musée consacré aux oeuvres d'artistes latino-américains. Entre temps, nous sommes passés admirer la magnifique sculpture de fleur au couché du soleil, offerte en hommage à la ville de Buenos Aires. Le soir nous nous sommes promenés dans le nouveau quartier de Buenos Aires, Puerto Madero, qui a des airs de New York, puis nous avons mangé dans un restaurant avec buffet à volonté (et boisson à volonté, le massacre !). Nous avons donc bien dormi en rentrant à l'hôtel.


Les jardins "français"
Plaza de Mayo
La tombe de San Martin


La Boca - tentative de danser le Tango  
Quartier de La Boca


Musée des Beaux Arts


Musée des artistes Latino-américains de Buenos Aires


Fleur sur couché de soleil, photo sur toile, par Lulu


Puerto Madero, ou New York ?
Viaaaaaaaande



2ème jour
Le samedi, nous nous sommes rendus en train jusqu'à la ville de Tigre, à 30min de Buenos Aires, où nous avons fait un tour en bateau sur le rio Tigre qui rejoint le rio de la Plata. De nombreux habitants de Buenos Aires achètent une maison le long de cette rivière pour y passer les week end, c'est un peu la Normandie des Parisiens ! Le coin est très jolie mais honnêtement, nous étions tous très fatiguée de la journée et soirée de la veille, ce qui fais que la balade au fil de l'eau a plus eu un effet soporifique qu'euphorique sur nous. Après être rentré à l'hôtel et avoir fait une petite sieste bien méritée, nous nous sommes préparés pour le grand soir. Le samedi soir est à jamais gravé dans ma mémoire car nous avons participé à un Show de Tango ! Nous avons eu droit à un cours avec deux danseurs professionnels qui nous ont appris les bases. Puis nous avons mangé dans le splendide théâtre Piazzolla (du nom d'un célèbre compositeur de musique tango), et au moment du dessert, le show à commencé. Les mots ne seront jamais assez forts pour décrire ce que j'ai ressenti ce soir là. Cette danse place la femme au centre de chaque mouvements, elle la sublime en permanence et toujours avec respect. Le show a duré une bonne heure, avec un orchestre en live et des chanteurs. Le tango était donc partout autour de nous, dans la musique, dans la danse et dans les paroles des chansons. Les tenues des danseurs étaient incroyables également, surtout les robes ! Je n'ai qu'une envie maintenant, apprendre à danser le Tango !


Le ptit train


Balade sur le Tigre


Vamos au show de Tango !












3ème jour
Le dernier jour de notre voyage dans la capitale a commencé sous la pluie, le ciel pleurait notre départ comme l'a si joliment dit Elsa. Avec ce temps morose et notre visite de la Casa Rosada le matin, j'ai eu la chanson de Madonna, Don't cry for me Argentina, dans la tête toute la journée. La visite du palais présidentiel, maison rose dans laquelle travaille l'actuelle présidente Cristina Kirchner, était intéressante mais très touristique et scolaire à mon goût ("Rangez vous 2 par 2 et marchez uniquement sur les bâches en plastiques" bêêêêh). Après cette visite et un repas bien consistant (de la viande, de la viande, encore de la viande, il ne fait pas bon d'être végétarien dans ce pays ! ), nous nous sommes rendus à un marché d'artisans. bien que la pluie se soit arrêtée, le temps n'était pas au beau fixe et il n'y avait donc pas beaucoup de stands, mais suffisamment pour moi pour dénicher un beau sac en VRAI cuir pour 30€  (Elle est contente la Lulu !). Nous devions faire un autre marché mais le peu de stands présents nous a découragé et nous sommes donc allés du côté du quartier de la Recoleta. Dans ce quartier se trouve un magnifique cimetière, dans le style du Père Lachaise (décidément ils vont arrêter de nous copier ces Argentins !). Ce cimetière recueille la tombe d'Eva Peron, célèbre première dame et féministe engagée qui a permis aux femmes argentines de voter en 1947 et qui a toujours défendu les droits des travailleurs ainsi que les classes inférieurs. Evite de son surnom, est très connue en Argentine et l'on peut régulièrement voir son visage sur des bâtiments, des affiches, ou encore sur les billets de 100 pesos, les plus utilisés. Après s'être recueillie près de cette grande femme, nous avons "patienté" dans un centre commercial avant de prendre le bus de retour. Durant cette pause, j'en ai profité pour m'acheter un jogging et des baskets. Le temps du dulce de leche et des barbecues est révolue, place au sport ! 


La Casa Rosada


Le cimetière de la Recoleta



La tombe d'Eva Peron, enterrée sous son nom de jeune fille au près de sa famille


Bisous les amis et la famille, vous me manquez beaucoup ! Et pour ceux qui n'ont pas Facebook et qui voudraient voir plus de photos de mon séjour à Buenos Aires, c'est ici !


lundi 25 août 2014

C'est la rentrée ! En plein hiver ? En Août ? Oui bienvenue en Argentine !

L'Université Blas Pascal et Paola, une étudiante mexicaine arrivée en même temps que moi


C'est avec une petite pointe d'appréhension que je me suis rendue sur le campus de ma nouvelle université deux jours après mon arrivée. La première semaine était dédiée à l'intégration des nouveaux étudiants étrangers, avec des réunions sur le fonctionnement des cours, de la fac, de la sécurité sociale, le choix de nos matières ainsi qu'un tour du campus, de la ville et un repas d'accueil avec nos tuteurs (parrains et marraines locaux dont le rôle est de nous faire découvrir leur ville, leur culture). 

Le château de l'université, appartenant anciennement à une riche famille. Sa fille étant en fauteuil roulant, le père lui a fait construire ce château pour qu'elle puisse jouer comme toutes les petites filles de son âge.


Sur une quarantaine d'étudiants étrangers, j'ai été assez déçu de constater qu'il y avait une majorité de francophone. Nous sommes en effet 5 français et il y a également un groupe de 20 québécois. Cela fait toujours plaisir de rencontrer des compatriotes mais le problème est que lorsque l'on est ensemble, notre langue natale revient naturellement, ce qui fait qu'au final nous ne parlons pas Espagnol lorsque nous nous voyons. C'est ce qui me dérange car je constate que, même si j'arrive à me faire comprendre, je n'arrive pas à exprimer tout ce que j'aimerai dire en Espagnol. J'aimerai pouvoir progresser le plus rapidement possible et parler français la moitié de la journée ne va pas vraiment m'aider. J'essaye donc de faire l'effort d'aller voir plutôt les autres étudiants étrangers de différentes nationalités (mexicains, autrichiens, américains, japonais) ou les tutrices et tuteurs pour me forcer à parler Espagnol avec eux. 


Une petite parties des étudiants étrangers avec moi à l'université : Valentin (Français), Paola et Edgard (Mexicains), Yasmin (Autrichienne), Audrey, Elsa et Hiem (Françaises)


Le premier jours, nous avons donc rencontré nos tuteurs lors d'un repas d'accueil. Ma tutrice, Valentina, m'a annoncé qu'elle partait travailler à Munich le lendemain. C'est pratique d'avoir une tutrice pour 24h ! Mais quelques jours après on m'as assigné une nouvelle tutrice, Alina, très sympa elle aussi. Après le repas, nous avons gentiment été parqués comme des moutons dans un bus qui a fait un tour top chrono de la ville (1h de bus, 10min pour visiter une église et on remonte !). Le seul intérêt de ce city tour a été d'apprendre à connaître ma voisine, Yasmine, une autrichienne bien sympathique ! 

Alina ma tutrice !


Durant la première semaine nous avons également choisi nos cours pour le semestre. Le Centre de Relations Internationales (CRI) de l'université propose des cours intéressants pour les étrangers, je me suis donc inscrite au cours d'Espagnol, d'histoire contemporaine de l'Amerique Latine et de culture populaire de l'Argentine. Ces cours sont vraiment intéressant pour apprendre comment se sont formés les pays d'Amerique Latine, comment ils sont devenus indépendants, ainsi que la culture propre à l'Argentine qui est un mélange de la culture européenne (principalement française, italienne et allemande) et de celle des communautés natives du pays (Comechingones, Quilmes, Mapuches et bien d'autres). 
J'ai ensuite choisi des cours de communication (car je suis quand mal ce je pour cela à la base) intégrés dans la carrière Communication Institutionnelle de l'Université. Dans ces cours là je suis donc uniquement avec des Argentins et le niveau est bien plus dur que dans les cours donnés par le CRI. Tous le monde parle fort et vite, alors que dans les cours du CRI les enseignants savent qu'ils ne parlent qu'à des étrangers et font donc l'effort d'articuler. Les élèves comme les profs arrivent systématiquement en retard, chacun se lève et quitte la salle quand bon lui semble, bref ce n'est pas le même rythme qu'à l'université française. Il m'est difficile de tout comprendre dans ces cours qui traitent de sujets parfois complexes, mais c'est pour moi l'expérience la plus intéressante au sein de l'université car je suis vraiment plongée dans le rythme de vie d'un étudiant argentin. Avec un peu de travail et d'espoir, dans quelques mois je comprendrais tout !

mardi 12 août 2014

Une nouvelle famille

La maison sous un beau ciel bleu


Cela fait maintenant une semaine que je vis au pays de Maradona (ou de Messi comme vous voulez) et je m'y sens déjà comme chez moi ! L'échange proposé entre mon université et celle de Cordoba me donnait la possibilité de choisir entre vivre avec une famille locale ou bien prendre un appartement seule. Ne connaissant ni les lieux, ni la culture, ni la population locale, j'ai préféré choisir de vivre au sein d'une famille argentine afin de me sentir moins seule et surtout pour mieux apprendre à connaître le quotidien des argentins. Zoé, l'étudiante ayant fait l'échange à Cordoba l'année passée, m'a beaucoup parlé de la famille chez laquelle elle vivait et j'ai donc demandé à être placée dans cette même famille. Je ne regrette pas ce choix quand j'entend certains autres étudiants étrangers me raconter que leur famille ne mange pas de viande, qu'ils sont obligés d'aller à la messe tous les dimanches ou de participer à un rassemblement religieux durant lequel un prêtre parle de Dieu durant trois jours. Ma famille est chrétienne, comme 92% des familles argentines, mais ne m'impose en aucun cas leur religion, ce que j'apprécie énormément étant athée (ce débat fera l'objet d'un prochain article).

Adriana, Lohendra et Betty


Dès ma première rencontre avec Betty à l'aéroport le jour de mon arrivée, j'ai su que l'on allait bien s'entendre. Les argentins ont cette facilité à te mettre à l'aise et à te traiter comme s'ils te connaissaient depuis des années, en utilisant beaucoup de petits noms et gestes affectifs. J'ai pu constaté ce trait de caractère commun chez la plupart des argentins avec Betty dès le premier jour. En rentrant de l'aéroport en voiture, nous sommes passées par un péage et, bien que n'ayant jamais vu l'homme travaillant au poste, Betty lui a dit "Ne t'inquiète pas mon chéri j'ai de la monnaie". Cette façon de parler et d'agir m'a choqué les premiers jours, toutes les nouvelles personnes que je rencontrais m'appelant "mon coeur, ma belle, ma chérie" et me faisant un gros câlin. Puis j'ai fini par assimiler le fait que c'était normal en Argentine.


Ma chambre et sa décoration ultra moderne

Ma famille est composée de Betty, la grand-mère et d'Adriana, sa fille, qui a elle-même une petite fille de 2 ans et demi, Lohendra. Adriana a vécu plusieurs années en France et a eu sa fille la-bas. Elle parle donc bien français, ce qui m'aide énormément lorsque je ne sais pas comment dire quelque chose ou que je ne comprend pas ce que me dit Betty. Elle m'aide également à mieux comprendre la culture locale et, en échange, j'essaye d'apprendre le français à Lohendra (alias Lohé) afin qu'elle puisse parler avec son père resté en France. La famille est également composée de 3 caniches, que j'ai bien du mal à différencier. Il y a énormément de chiens en Argentine et les argentins ne semblent pas leur prêter autant d'attention que nous. Les 2 mâles sont tout le temps dehors (je rappelle que c'est l'hiver ici et que la température peut descendre jusqu'à 2 ou 3 degrés la nuit) et ils se font plus souvent engueuler que caresser les pauvres, alors que la femelle reste tranquillement au chaud à l'intérieur (injustice !). Ils trouvent donc tous les moyens possibles pour se réchauffer (voir photo ci-dessous). Un des deux mâles a la fâcheuse habitude d'ouvrir la porte-fenêtre de ma chambre et de venir dormir sur mon lit (merci l'odeur...), ce qui lui a valu de passer 2 jours dans la rue. Plutôt dure comme punition ! Un soir en rentrant je l'ai vu devant la maison en train de mâchouiller un bout d'os trouvé dans une poubelle, il m'a fait beaucoup de peine !


Une position bien étrange pour 2 chiens...



Lohé la malicieuse
Toute la petite famille m'a accueilli comme leur propre fille, ce qui m'a tout de suite mise à l'aise. J'ai ma propre chambre et ma propre salle de bain ainsi qu'un graaaand placard (le rêve pour une fille !), bien que je n'ai pas énormément de vêtements à ranger dedans (on ne rentre pas tant de vêtements que ça dans 20kg de bagages). La maison est assez grande, ce qui permet d'avoir son intimité quand on le souhaite. Mais avec une petite de 2 ans et demi dans la maison, il est souvent difficile d'avoir de l'intimité. Très frileuse à mon égard les premiers jours, Lohé m'a tout de suite adopté lorsque je l'ai fait jouer aux jeux de mon iPhone. Et quelle erreur n'ai-je pas commis en lui faisant découvrir ça ! Maintenant elle est toujours après moi, à peine ai-je franchi le pas de la porte qu'elle me demande (ou plutôt qu'elle hurle) "Lucile, Lucile, je veux jouer aux petits oiseaux ! (alias Angry Birds)". Il est souvent difficile de lui faire entendre raison et de lui dire non, car elle est très colérique. Bien que je la trouve adorable et extrêmement évoluée pour son âge (elle parle comme un enfant de 4ans !), je m'étonne souvent de la liberté qu'elle a. Il faut dire que c'est peu commun de se coucher avant un enfant de 2ans (tous les soirs elle fait la misère à sa mère, qui aimerait bien dormir aussi, jusqu'à 1h voir 2h du matin !). Pour la calmer, rien de tel que la télé, qui est allumée quasiment toute la journée !


Le quartier dans lequel se trouve la maison est très résidentiel. Je marche 5 minutes et j'arrive sur une avenue où se prennent les bus qui m'emmènent à l'université (environ 15min) ou au centre ville (environ 30min). Sur le chemin pour accéder à cette avenue se trouve un poste de sécurité avec un vigile 24h/24, ce qui est plutôt rassurant car il y a beaucoup de vol ici apparemment.



Le jardin, un peu à l'abandon en hiver

Ce que j'apprécie le plus dans ma famille ? La gentillesse ainsi que la cuisine exceptionnelle de Betty, qui me fait tous les jours de bons petits plats Argentins. J'ai ainsi pu goûter dès les premiers jours aux spécialités locales (Milanesa, dulce de leche, mate et autres douceurs que je vous présenterez plus tard).
Ce que j'apprécie le moins ? Faire ma lessive de sous-vêtement à la main... C'est dans ces moments là que je réalise le confort dans lequel je vis en France ! Betty m'a expliqué qu'elle laverait mes vêtements "extérieurs" (je n'ai pas trouvé de réelle traduction pour ce mot) et que je devais laver mes sous-vêtements moi-même. Je pensais le premier jour que la famille n'avait pas de machine à laver et que Betty lavait tout à la main. Dans ce cas-là, il est donc logique, pour des questions d'hygiène, que je lave moi-même mes sous-vêtements. Cependant, en faisant le tour du jardin le lendemain de mon arrivée, j'ai pu constater que la famille possède bel et bien une machine à laver (dans une petite maisonnette au fond du jardin), mais celle-ci n'est destinée qu'aux vêtements "extérieurs" (pantalons, t-shirt, vestes). Je n'ai donc pas bien compris l'intérêt de laver les sous-vêtements à la main, mais il semblerait que cela soit important pour Betty, alors je m'adapte à cette nouvelle habitude tant bien que mal. Après deux lavages fastidieux et très long, je constate que je ne suis pas très douée pour cette tâche. J'ai des ampoules aux doigts à force de frotter, et j'ai beau rincer et rincer mes sous-vêtements, ils sont tout dur une fois sec, comme s'il restait du savon. Alors s'il y a des experts en la matière qui me lise, je suis preneuse de vos conseils !


Mais pourquoi je ne peux pas y laver mes sous-vêtements ???


samedi 2 août 2014

Le grand départ


Voyager, c'est ma plus grande passion. Alors quand j'ai appris durant ma première année à l'IUT que j'avais la possibilité d'effectuer une troisième année à l'étranger, j'ai tout de suite sauté sur l'occasion. Le choix du pays n'a pas été compliqué à faire pour moi car depuis quelques années je suis inexplicablement attirée par la culture latino-américaine. Mon école proposait le Mexique et, pour la première année, l'Argentine. Après 1,5 secondes d'hésitations, j'ai donc décidé que j'irais en Argentine, sans vraiment y réfléchir plus que ça, simplement parce que j'en avais envie et que ce pays m'attirais beaucoup. En deuxième année, mon choix a été validé par l'IUT. C'était donc officiel, j'allais partir étudier un an à Cordoba, toute seule et j'avais 8 mois pour m'y préparer. Durant cette période, j'ai suivi les aventures de Zoé, la première "cobaye" de l'IUT a avoir eu le courage de se lancer dans cette grande aventure en Argentine. Grâce à ses conseils, ses anecdotes et ses photos, j'ai donc pu commencer à matérialiser ce voyage et à l'attendre avec de plus en plus d'impatience. C'est donc tout naturellement que, 2 semaines avant le grand départ, j'ai commencé à sérieusement me bouger les fesses, grande rêveuse que je suis (qui a dit que communication et organisation allaient forcément ensemble ?).

Le problème quand tu es une fille de divorcés, c'est que tu dois constamment partager ton temps en deux (même en trois si tu as un amoureux, voir en quatre si tu as le malheur d'avoir des amis !). Les au revoir ont donc duré plus d'une semaine pour moi, ce qui fut assez éprouvant émotionnellement (c'est le moment où tu redeviens un bébé qui pleure sa maman). Mais l'excitation du voyage était pour moi plus présente que la tristesse de quitter tous mes proches (du moins pour le moment...).

Après avoir enfin réussi à faire une valise de 20kg (bon ok j'étais à 21kg, mais c'est passé quand même), je quitte le domicile paternel pour me rendre à l'aéroport de Genève. En arrivant à la frontière Suisse, une énorme boule se forme dans mon estomac et je me sens d'un coup très faible. Je crois que c'est à ce moment-là que j'ai commencé à vraiment réaliser que je partais pour un an, dans un pays et une famille inconnus, loin de tout ce qui faisait mon quotidien jusqu'à présent. Car même en préparant ma valise, j'avais la sensation de partir en vacances pour quelques semaines seulement. 

Une fois mes billets retirés au guichet et ma valise laissée entre les mains d'inconnus, le plus dur est arrivé, dire au revoir à celui qui partage ma vie depuis 4ans (attention, séquence émotion). Tu sais c'est le moment où tu essaye de rester digne et de convaincre l'autre ainsi que toi-même que ça va passer vite, que tout va bien aller, qu'il ne faut pas s'inquiéter. C'est le moment où, en faisant la queue interminable pour passer la sécurité, chacun se regarde avec des yeux de chien battu sans savoir vraiment quoi se dire et en essayant de retenir ses larmes, car s'il y en a un qui craque, c'est foutu... Une fois la sécurité passée, plus de retour en arrière possible. C'est donc livrée à moi-même que je suis montée dans le premier avion qui m'emmena à Francfort.



Une occupation fort distrayante dans l'avion (merci Coco !)

Arrivée en Allemagne, panique à bord, mon prochain vol n'est pas affiché sur le panneau des destinations ! Après quelques minutes de réflexions (oui je suis blonde), je comprend alors qu'il y a plusieurs terminaux dans cet aéroport (on m'avait pourtant prévenu qu'il était grand cet aéroport !) et que le panneau que je suis en train de regarder n'affiche que les destinations pour le terminal A, par lequel je suis arrivée. Je marche donc sans trop savoir où je vais, je marche, je marche, je marche... (je confirme il est immense cet aéroport, il ne faut pas avoir une correspondance trop courte, n'est-ce pas Mum & Sis ?), et j'arrive finalement au Terminal B qui affiche bien mon prochain vol : Francfort-Panama avec une escale en République Dominicaine (Salsa !). C'est parti pour 12h de vol, coincée dans la rangée du milieu, avec un écran devant moi ne proposant qu'un film et un épisode de série (soit 2h30 de distraction sur 12, merci Condor Airlines pour votre compassion), le reste étant payant. J'essaye tant bien que mal de dormir mais mes jambes d'1m ne rentre pas sous le siège de devant et se font écraser dans la rangée du milieu. Je discute alors avec mon voisin de galère, un Français/Italien qui part vivre en République Dominicaine pour un an dans l'espoir d'y trouver des pierres précieuses (bonne chance mec !).

Après 1h30 d'escale à Saint Domingue (arrivée de nuit, je n'ai rien vu de cette belle île malheureusement) et 2h30 de plus pour rejoindre le Panama, me voici en transit pour seulement 11 petites heures (merci les billets low cost !). Il est 5h du matin au Panama et en marchant dans ce grand aéroport quasiment désert, j'ai soudain un énooorme coup de blues. Je me sens seule, je me sens perdue et pour la première fois, je craque réellement. Dans ces cas-là, j'ai une mauvaise habitude de fumeuse, consumer le plus de cigarettes possible afin de passer mes nerfs et ce jusqu'à ce que les larmes cessent. Je demande donc à quelqu'un de l'aéroport où se trouve la salle fumeur et ce dernier me répond "No señora, no se puede fumar en este aeropuerto !". Pardon ? Quoi ? Non je ne comprend pas, c'est pas possible, il y avait une salle fumeur dans le minuscule aéroport de Saint Domingue (ou plutôt un bar où, si tu achètes un café, le serveur te permets de rester fumer), et il n'y en aurait pas ici ? Je persévère et redemande à une, deux, dix personnes, qui me donnent toutes la même réponse, jusqu'à la onzième qui me dit en chuchotant et avec un clin d'oeil "Va fumer dans les toilettes, je le fais des fois" ... Really ?? Désespérée, je me rend donc aux toilettes, je m'enferme dans la cabine handicapée (plus d'espace pour étaler mon chagrin) et fond en larmes lamentablement. J'essaye de pleurer en silence (il y a une dame qui met un temps fou à se recoiffer), puis une fois enfin seule, j'allume ma sacré sainte cigarette (j'ai l'impression de retourner à mes années d'internat où tout se faisait en cachette) que je ne finis même pas puisqu'une autre dame rentre dans les toilettes (on ne peut donc pas être tranquille pour faire des choses interdites ??). Je parviens finalement à calmer mon chagrin et à me reprendre. Pour passer le temps je discute avec une dame qui travaille ici. En apprenant que j'ai 11h d'attente ici, elle me dit que je peux sortir de l'aéroport et me propose de m'emmener en ville une fois son service terminé. La proposition est tentante, mais une petite voix dans ma tête me dit : "Non ce n'est pas une bonne idée, tu ne vas jamais revenir, tes organes vont se retrouver sur le marché noir et ta famille va recevoir une lettre de rançon !". Alors je décline gentiment la proposition mais décide de sortir quand même de l'aéroport, histoire de pouvoir fumer "légalement", du moins c'est ce que je croyais... Quelle erreur n'ai-je pas faite en voulant demander à un policier, la cigarette à la main, comment faire pour re-rentrer dans l'aéroport ! Ce dernier m'a regardé de haut en bas et m'a répondu, d'un être supérieur : "Ne fume pas ici ! Va plus loin, fini ta cigarette et reviens me demander après !". Sur le coup je n'ai pas compris sa réaction, et c'est quelques minutes plus tard que j'ai compris quand un Anglais, me voyant fumer, m'a dit de faire attention à la police locale qui ne tolère pas que les étrangers fument n'importe où. Mais pourquoi ?? Aucune raison valable apparemment, simplement un racisme ambiant. Il n'est donc pas bon d'être étranger ET fumeur au Panama ! Pour résumer, j'ai donc passé ces 11h d'attentes à pleurer, marcher, fumer, manger, attendre et dormir (palpitant), pour finalement prendre mon dernier vol qui allait m'emmener vers ma ville adoptive pour l'année.



La Cordillère des Andes
L'Amazonie - un des poumons de notre chère Terre

Dans l'avion pour Cordoba, j'ai pu admirer des paysages magnifiques. j'ai survolé un bout de la cordillère des Andes ainsi que la forêt Amazonienne. Cette dernière m'a coupé le souffle ! Du dessus, on voit un immeeeense champ tout noir à perte de vue, seulement traversé par le fleuve Amazone qui serpente et zigzague dans tous les sens (la photo ne rend vraiment pas aussi bien que la réalité de ce que j'ai pu voir). Et puis enfin, ENFIN, après 38h de voyage, j'arrive à Cordoba et m'apprête à rencontrer Betty, ma maman pour l'année ! Mais en sortant de l'aéroport, pas de Betty... Je l'appelle sur son portable, pas de réponse (surtout ne pas paniquer, surtout ne pas paniquer... trop tard !). J'appelle sa fille, Adriana, qui décroche (alléluia !). À ce stade du voyage, mon cerveau est déconnecté et je n'arrive pas à aligner plus de 3 mots en espagnol alors quel ne fut pas mon bonheur en entendant Adriana me parler et me rassurer en Français ! Apparemment l'université avec laquelle je fais l'échange n'a pas envoyé le bon horaire d'arrivée à ma famille d'accueil (5h30 du matin au lieu de 00h37...), mais Betty arrive finalement 40min plus tard. Elle me fait un énorme câlin et s'excuse mille fois de m'avoir fait attendre, mais ça met bien égal d'avoir attendu, car je suis enfin arrivée, saine et sauve, et ma nouvelle famille m'accueille à bras ouvert. L'aventure commence bien !

Arrivée à Cordoba de nuit